Les troubles de santé mentale et la détresse psychologique ont un impact important sur la qualité de
vie des individus et leur entourage. Ils engendrent de la souffrance et peuvent entraîner un isolement
social, un absentéisme au travail, des comportements addictifs tels que la consommation excessive
d’alcool, de tabac ou encore d’autres substances toxiques. Ce mal-être émotionnel peut être si
profond qu’il peut conduire à des comportements violents, autodéstructeurs ou fatals.
Le suicide accompli et les comportements suicidaires représentent un problème majeur de santé
publique et leur prévention est devenue prioritaire selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

La Belgique est un des pays européens où le taux de suicide est le plus élevé, avec environ 2.000
personnes qui mettent fin à leurs jours et plus de 35.000 qui tentent de le faire chaque année. Le taux de mortalité par suicide s’élève ainsi à 18,7 pour 100.000 habitants en Belgique contre 11,8 au
niveau de l’Union européenne. En 2012, on a dénombré 2.203 décès par suicide dont 1.108 en Flandre, 778 en Wallonie et 137 à Bruxelles. Les chiffres de l’enquête de santé, réalisée en 2013, montrent que 14% de la population belge a déjà sérieusement pensé à se suicider au cours de sa vie
et 4,2% a déjà tenté de le faire. Le suicide est une des premières causes de mortalité dans notre
pays. Il concerne en particulier les deux extrémités de l’existence avec une proportion importante de
tentatives de suicide parmi les adolescents et de suicides aboutis parmi les personnes âgées.

La Wallonie est particulièrement touchée par le phénomène : le taux de suicide (22,3/100.000 habitants
en moyenne entre 2006 et 2010) est plus élevé que celui observé à Bruxelles et en Flandre (respectivement 16,8 et 14,2). Ces différences régionales sont aussi marquées au niveau des tentatives de suicide : près de 6% de la population francophone a déjà essayé de se suicider dans sa
vie, ce qui représente presque deux fois plus que dans le nord du pays.

Le suicide constitue un phénomène social complexe et ne peut s’expliquer par une seule cause. De
multiples facteurs interdépendants (socio-démographiques, biologiques et génétiques, environnementaux, psychosociaux, socio-culturels…) engendrent un risque accru de suicide, dont les
plus signifiants sont la pathologie mentale, les souffrances précoces ou encore les antécédents suicidaires. Il existe également des facteurs de protection diminuant ce risque, tels que la recherche
de l’aide pour des problèmes mentaux. Mais cela dépend de l’accessibilité et la disponibilité de cette
aide (organisation et connaissance de l’offre de soins, par exemple).

Cette problématique ne se limite pas à l’acte mortel. Le suicide est l’aboutissement d’un processus et d’un cheminement plus ou moins long vers un point de non-retour. Il renvoie aux idéations suicidaires, aux tentatives de suicides… Ce dernier aspect est d’autant plus important que la mortalité
par suicide est fortement liée à un comportement « récidiviste ». Mieux connaître cet aspect de la
crise suicidaire est donc indispensable pour prévenir le passage à l’acte. Pourtant, il n’existe actuellement pas de relevés statistiques officiels concernant les tentatives de suicide. En outre, la
recherche sur la problématique du suicide et des tentatives de suicide est encore peu développée
dans notre pays.

Lien vers Admission à l’hôpital après une tentative de suicide