3 enfants sur 10 vivent dans la pauvreté
Depuis 2012, Solidaris sonde régulièrement les Belges à travers un vaste programme d’enquêtes sociales et politiques : le Thermomètre Solidaris. Après le stress au travail, les adolescents, les médicaments ou encore les jeunes retraités, Solidaris va aujourd’hui à la rencontre des jeunes parents.
En octobre 2015, entre les couches, les siestes et les biberons, près de 800 parents d’enfants de moins de 3 ans ont accepté de répondre à nos questions. L’occasion pour nous de revenir sur ce qui définit la famille aujourd’hui.
Au cours des 50 dernières années, la famille s’est radicalement transformée. Pour 64 % des femmes et 46 % des hommes sondés, c’est la recherche d’indépendance des femmes (via l’autonomie financière et la contraception) qui en a été le moteur. Pour la majorité des personnes interrogées, avoir un enfant est synonyme d’apogée du bonheur : le couple concrétise son projet de vie en construisant sa propre famille, l’enfant rendant la vie quotidienne belle et joyeuse.
Le constat le plus alarmant de notre enquête est qu’en Fédération Wallonie-Bruxelles, 3 enfants sur 10 évoluent dans un écosystème socio-culturel d’exclusion. Fidèle à son rôle de fournisseur de débat, Solidaris organise un colloque professionnel le 24 mars prochain à Havré pour réfléchir à comment briser ce cercle vicieux .
Pour Solidaris, une des solutions pour favoriser la socialisation des jeunes enfants de 0 à 3 ans et briser ainsi le cercle vicieux de la reproduction des inégalités sociales dès le plus jeune âge, est l’abaissement de l’âge de l’obligation scolaire à 3 ans et créer plus de places d’accueil en crèche. Ces propositions seront présentées de manière détaillée lors de notre colloque et débattues avec nos intervenants. N’hésitez pas à vous joindre à cette réflexion commune !
Autre enseignement intéressant : pour deux tiers des hommes et plus de trois quart des femmes, l’obligation de passer par la case « mariage » avant d’avoir des enfants, c’est bel et bien révolu !
Au-delà de la diversité des modèles familiaux, c’est aussi la place de l’enfant qui a changé ! La famille moderne recherche l’épanouissement de chacun des membres de la famille, en ce compris les enfants. Les parents mettront donc tout en œuvre pour les accompagner dans leur développement. À noter également : 1 parent sur 5 se sent perdu dans son role.
Soulignons que 18 % des femmes estiment que leur grossesse a eu des conséquences négatives sur leur carrière professionnelle. Il faut également ajouter que pour 26 % des femmes, des soucis d’organisation de garde d’enfant les ont amenées à renoncer à des responsabilités.
De retour à la maison, c’est toujours la mère qui assume plus de 70 % des tâches ménagères ! Les pères reconnaissent être moins productifs à la maison, mais ils estiment que la différence est de l’ordre de 58 % / 42 %. Les femmes souffrent donc d’un manque de reconnaissance, par leur conjoint, pour le travail effectué à la maison !
Economiquement exclues de la société, ces familles le sont aussi, de facto, au niveau social :
– on y dénombre 3 fois plus de chômeur(se)s, souvent de longue durée ;
– seulement 23 % de ces familles ont accès à la propriété de leur logement ;
– près d’une famille pauvre sur 5 vit dans un logement inconfortable ;
– près d’une famille pauvre sur quatre estime sa vie comme totalement non satisfaisante !